Depuis quelques semaines, comme dans toute la Caraïbe, Saint-Martin fait face à une nouvelle arrivée massive de sargasses.
Ces algues brunes, flottant à la surface de l’océan Atlantique, viennent s’échouer par bancs entiers sur certaines côtes, poussées par les vents d’est et les courants de saison. Pour beaucoup d’habitants, c’est devenu une réalité estivale à laquelle il faut s’adapter.
En juin 2025, les zones principalement concernées restent les mêmes que les années précédentes : la baie de Cul de Sac, Orient Bay et, dans une moindre mesure, Oyster Pond. Situées sur le versant est de l’île, ces plages sont les plus exposées aux arrivages lorsqu’une nappe de sargasses dérive vers l’arc antillais.
Face à cette situation, la réponse locale est bien rodée. La Collectivité de Saint-Martin supervise des opérations de collecte régulières, adaptées aux volumes constatés. Les restaurateurs et hôteliers de la baie orientale, particulièrement attentifs à la qualité d’accueil de leur clientèle, participent eux-mêmes au nettoyage quotidien de la plage. Grâce à cette mobilisation, les accès restent praticables et l’activité touristique se poursuit, même en période d’échouage.
Il faut le souligner : à Saint-Martin, la présence de sargasses reste localisée. Alors que certaines baies peuvent être temporairement impactées, la majorité du littoral — notamment la côte ouest et les plages plus au nord — conserve ses eaux translucides et ses rivages immaculés. Pour les voyageurs, la solution est simple : changer de plage ou explorer une autre crique, souvent à seulement quelques minutes de route.
Les sargasses sont avant tout un phénomène d’été. De juin à septembre, leur arrivée peut varier d’une semaine à l’autre selon les conditions météo. À l’inverse, durant la haute saison touristique — de novembre à avril — les plages de Saint-Martin sont libres de toute algue flottante. C’est à cette période que l’île accueille le plus grand nombre de visiteurs, venus profiter du climat tropical, des eaux turquoise et des activités balnéaires sans contrainte.
Sur le plan écologique, la prolifération des sargasses reste un sujet de préoccupation pour toute la région. Ces algues, initialement limitées à la mer des Sargasses, se sont multipliées ces dix dernières années, en partie sous l’effet du réchauffement climatique et de l’enrichissement des eaux en nutriments issus de grands fleuves comme l’Amazone. Les échouages massifs perturbent les écosystèmes côtiers, dégagent parfois une odeur désagréable et peuvent dégager des gaz à forte concentration lorsqu’ils pourrissent à terre.
Consciente de ces enjeux, la Collectivité travaille de concert avec d’autres territoires voisins pour renforcer la surveillance par satellite et tester des dispositifs de prévention en mer, comme les barrages flottants. À plus long terme, plusieurs projets de valorisation sont à l’étude : transformer ces algues en engrais organique, en biogaz ou même en matières premières pour l’industrie.
Pour l’heure, c’est l’organisation au quotidien qui fait la différence. Les habitants ont appris à composer avec ces arrivages ponctuels, à protéger leur cadre de vie et à maintenir l’accueil des voyageurs au meilleur niveau.
À ceux qui préparent leur séjour cet été, un conseil simple : se tenir informé localement et profiter de la grande diversité de plages qu’offre l’île. Pour tous les autres, notamment ceux qui voyageront en hiver, qu’ils se rassurent : la carte postale de Saint-Martin reste fidèle à sa réputation : mer cristalline, sable chaud et ciel dégagé, sans sargasses à l’horizon.