Certains artistes s’expriment par le bruit, les mots, les effets.
Francis ECK, lui, préfère le silence. Et parfois, à travers ce silence, surgit une renaissance.
Pour ceux qui ont croisé son chemin ou ses toiles, son nom évoque une énergie brute, des coups de pinceau puissants, et ce langage si particulier qu’est l’art abstrait. Un langage sans explication rationnelle. On le ressent ou pas. Ça secoue à l’intérieur, ça bouscule ou ça apaise, mais jamais ça ne laisse indifférent. L’abstrait ne raconte pas une histoire, il murmure à l’intime de chacun une émotion qu’on ne sait pas toujours nommer.
Avant qu’Irma ne vienne griffer Saint-Martin, Francis peignait beaucoup. Sans relâche, presque comme un besoin vital. Puis la tempête est passée, laissant derrière elle ses blessures visibles et invisibles. Ses pinceaux sont restés silencieux, rangés, presque oubliés. Comme si peindre n’avait plus de place, plus de sens, plus de force.
Puis un jour, sans prévenir, l’envie est revenue. Une étincelle. Un feu qu’on croyait éteint, mais qui sommeillait, patient. Et de nouveau, sous ses mains, des toiles ont repris vie. Plus franches, plus libres, plus honnêtes qu’avant. On sent qu’il ne peint plus pour plaire ou exposer, mais parce qu’il ne peut pas faire autrement.
Un nom discret, une force tranquille
À Saint-Martin, on croise beaucoup d’artistes. Certains se montrent, communiquent, remplissent les réseaux de leurs œuvres. D’autres, comme Francis ECK, préfèrent laisser leurs toiles parler pour eux. Pas besoin de grands discours ni d’effets de manche : ceux qui ont un jour pris le temps de s’arrêter devant l’une de ses créations savent qu’un tableau de Francis n’est jamais anodin.
Ceux qui le connaissent bien disent qu’il est comme ses toiles : réservé, parfois brûlant, toujours sincère. Il pose ses couleurs comme d’autres posent des mots : sans filtre. Et tant mieux.
Cette nouvelle série, née après des années de silence, ressemble à un aveu et à une célébration en même temps. Certaines toiles explosent de mouvements, d’autres invitent à s’approcher, à chercher un détail, une nuance, un battement de cœur caché sous la peinture.
Plus qu’une exposition, une pause nécessaire
À l’heure où tout va vite, où l’on « scrolle » des images à toute allure, où le bruit prend souvent le pas sur la nuance, un tableau abstrait de Francis ECK est presque une résistance. Il ne demande rien, sauf qu’on prenne le temps. Qu’on le regarde, qu’on s’oublie un peu, qu’on se laisse traverser par ce qu’il déclenche.
Si vous faites partie de ceux qui ont besoin d’explication pour tout, cette exposition vous déroutera peut-être. Si au contraire vous aimez rester devant une toile et laisser vos propres pensées se poser dessus, alors vous comprendrez pourquoi tant attendent le retour de ses œuvres.
Un rendez-vous à ne pas manquer
Ce week-end, Francis expose ses nouvelles toiles dans son atelier aux Jardins de la Baie Orientale.
Le vernissage a lieu ce soir à partir de 18h. Ensuite, l’exposition reste ouverte tout le week-end. Pas besoin de réservation, pas de protocole : venez comme vous êtes. Seul ou accompagné. Certains moments se savourent mieux dans le silence.
Un peu de magie, à partager
Chez Bonjour Saint Martin, on aime rappeler que notre île, ce n’est pas seulement une carte postale de plages et de cocotiers. C’est aussi des âmes comme Francis — discrètes, entières, authentiques — qui donnent une profondeur qu’on oublie parfois de regarder.
Alors oui, ce soir, Francis ECK laisse à nouveau ses toiles parler pour lui. Et on espère que vous serez là pour écouter.
Vernissage : ce soir à 18h — Les Jardins de la Baie Orientale
Exposition ouverte tout le week-end